“Skinmail” est une des représentations puissantes de cet effort constant. La vidéo devient un prolongement de ce corps-interface et produit une succession de rapports in/out, des passages entre différents paysages extérieurs et intérieurs, entre les supports, les sources sonores, les zones de proximités, entre tous les individus désirés ou emblématiques qui peuplent son monde. Ce travail renvoie à la structure du réseau, le corps même de l’artiste devenant une surface sensible d’impression, d’expérimentation, d’exposition. Dans cette hémorragie de signes, d’images, de sensations, l’existence de l’artiste absorbe chaque élément, dans un flux visuel et sonore ininterrompu, chaque partie étant intégrée dans une architecture de la perception, sans début ni fin. Une façon de vivre, de créer et de penser qui ne connaît plus de limites et qui ne cesse de se risquer dans l’épuisement et la répétition (d’une figure ou d’une séquence entière).